Une rencontre à l'hôpital - BINT-AL-HUDA - Shia 974" Chiite à l'Ile de la Réunion

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Shia 974 ( Chiite à l'Ile de la Réunion )
Divers articles

Une rencontre à l'hôpital


BINT AL-HUDA



À propos de l’auteur : Amina Haidar Al-Sadr, connue sous le nom de Bint-al-Huda, s’est intéressée dans ses histoires, des problèmes concernant les femmes à une époque où les histoires d’amour étaient très populaires et où les ouvrages pornographiques traduits envahissaient le monde islamique dans les années 1950 et 1960.

Bint-al-Huda considère le fait de raconter des histoires comme un outil à utiliser pour revivifier les concepts et les valeurs islamiques. Elle présente des personnages fictifs qui ressemblent fort bien à des personnes de la vie réelle.

Malgré sa courte vie (1937-1980), elle a réussi à créer une prise de conscience parmi les femmes irakiennes.

Le régime Ba’ath en Irak ne pouvait pas laisser cette noble femme œuvrer pour la propagation des valeurs islamiques. Ainsi, Bint-al-Huda et son frère Ayatoullah Sayid Mouhammad Baqir al-Sadr furent arrêtés au début du mois d’avril 1980. Quelques jours plus tard, après avoir subi des tortures et atrocités, ils ont atteint le rang de martyrs le 9 avril 1980.


L’histoire :

Dr Miyad est à moitié endormie lorsque le téléphone sonne. Il est un peu plus de minuit. On lui informe qu’il y a une urgence au 7ème étage de l’hôpital. Elle enfile son hijab et court à l’hôpital.

Dr Miyad voit une jeune femme en hijab (Warqa) se trouvant debout près du lit d’une vieille dame. Sa grand-mère a eu une crise cardiaque d’une sérieuse intensité. Dr Miyad s’approche de la jeune femme qui a les larmes aux yeux. Elle remarque que celle-ci est très fatiguée et pâle. Elle comprend qu’elle est seule avec sa grand-mère et qu’elle ne peut donc pas la laisser seule pour aller se reposer. Elle propose à la jeune femme de rester avec sa grand-mère pendant qu’elle se repose un peu. Elle va chercher un livre et s’assied près de la vieille dame pendant que sa petite-fille se repose un peu. La jeune femme s’assoupit très vite sur le sofa situé dans le couloir et quand elle se réveille, elle se rend compte qu’une bonne heure s’est écoulée. Les 2 femmes se présentent et vont vite devenir amies. Dr Miyad va voir ses autres patients. Après le départ du médecin, Warqa se rend compte qu’elle a oublié le livre qu’elle lisait au chevet de sa grand-mère. Le titre attire son attention : La médecine : un refuge pour la foi. La jeune fille est étonnée car jusqu’à présent, elle imaginait la médecine comme une science et la foi comme très éloignée de la science. Elle ne peut s’empêcher d’observer la couverture et de lire quelques lignes du livre. Un autre médecin vient apporter des médicaments à la grand-mère de Warqa. Elle ne porte pas le hijab et elle est bien différente de Dr Miyad. Warqa a très envie de revoir Dr Miyad, elle la trouve très gentille et elle a envie de lui poser des questions sur son livre. Quelques heures plus tard, la grand-mère de Warqa retrouve ses esprits et sa petite-fille lui explique ce qui s’est passé. Elle lui parle de Dr Miyad et de sa gentillesse.

Plus tard, Dr Miyad rend visite à Warqa et sa grand-mère. Les 2 jeunes femmes discutent sur la relation qu’il y a entre médecine et foi. Warqa explique au médecin que sa connaissance religieuse est très limitée et qu’elle a beaucoup à apprendre. Elle lui dit qu’elle fait ses wadjibates, porte le hijab etc. mais qu’elle fait tout cela par tradition. Elle a honte de son manque de Ilm. Dr Miyad lui demande de ne pas s’inquiéter et de se sentir libre de lui poser toutes les questions qu’elle veut. Elle lui conseille aussi de lire le livre en entier afin de compléter la discussion qu’elles ont eue.

Peu de temps après, la vieille dame se réveille et Dr Miyad lui demande comment elle va. La grand-mère remercie le médecin pour sa gentillesse et lui confie qu’elle a beaucoup prié pour elle. Elle lui demande son nom et le médecin répond "Miyad" mais quand la vieille dame lui demande son nom de famille, le docteur ignore la question mais répond : "Je viendrai vous voir tous les jours inshAllah !"

L’amitié entre Dr Miyad et Warqa s’intensifie et les 2 jeunes femmes se rencontrent tous les jours et discutent à propos de la religion. Tout à coup, Warqa ne reçoit aucune visite de son amie pendant 3 jours. Lorsqu’elle demande à un autre médecin, elle lui répond que Dr Miyad est malade et est dans la chambre 7 du même hôpital. Une infirmière se propose de rester près de la grand-mère de Warqa pendant que cette dernière va rendre visite à Dr Miyad. Elle frappe à la porte de la chambre et c’est un jeune homme qui lui ouvre. Quand elle émet son souhait de voir Dr Miyad, le jeune homme la laisse entrer et va s’asseoir dans le couloir. C’est la 1ère fois que Warqa voit Dr Miyad sans son voile. Elle a envie de rester près de son amie mais elle a le devoir de veiller sur sa grand-mère. Elle explique à son amie qu’elle n’a pas envie de la laisser seule. Dr Miyad lui explique alors qu’elle n’est pas seule : le jeune homme qu’elle a aperçu est son unique frère ; il s’appelle Sinad et est médecin également ; il possède sa propre clinique ; il a pris des jours de congé pour rester près de sa sœur et ne pas la laisser seule.

Le lendemain, Warqa retourne rendre visite à Dr Miyad et se rend compte qu’elle va beaucoup mieux. Les 2 femmes continuent à discuter à propos de la religion. Dr Miyad tend un livre intitulé La perfection en Islam à Warqa et lui conseille de le lire.

2 jours plus tard, Dr Miyad est guérie et reprend son service. Elle continue de rendre visite à la grand-mère de Warqa pendant que Warqa assiste à ses cours à l’Université. Elle fait des études d’ingénieur et Dr Miyad lui a conseillé de reprendre les cours car elle a manqué un certain nombre d’heures depuis l’hospitalisation de sa grand-mère.

Les jours passent. La grand-mère de Warqa se porte de mieux en mieux. Warqa poursuit ses études et dès qu’elle trouve un petit temps, elle lit passionnément les livres que Dr Miyad lui prête. Dès qu’elle rencontre son amie, elle lui pose toutes les questions qui lui viennent à l’esprit. Warqa est très heureuse d’avoir trouvé une sœur, une amie, une croyante, un guide spirituel. Sa soif de connaissance s’agrandit à chaque instant. Elle est toujours impatiente de revoir Dr Miyad afin d’écouter ses explications.

Lorsque Warqa vient voir Dr Miyad un jour, cette dernière lui propose d’épouser son frère. En effet, elle est à la recherche d’une jeune femme croyante pour lui. Warqa est très heureuse et a envie de dire oui tout de suite mais elle se dit que comme sa grand-mère l’a élevée durant toutes ses années, elle devrait lui demander son avis.

Lorsqu’elle retourne à la chambre de sa grand-mère, Warqa est très excitée et n’arrête pas de penser à la proposition de Dr Miyad. Quand sa grand-mère se réveille, elle l’aide puis elle est très pressée de partager la bonne nouvelle avec elle. Mais contrairement à ce qu’elle s’imaginait, sa grand-mère est très en colère et s’oppose à ce mariage. Warqa ne comprend pas ! Elle lui demande des explications et sa grand-mère lui dit qu’il vaut mieux qu’elle ne soit pas au courant. Warqa insiste et sa grand-mère lui dit qu’après ce qu’elle va lui dire, elle devra mettre fin à sa relation avec Dr Miyad. Warqa est exaspérée. Elle s’écrit : « Mais comment ça ? Elle est ma meilleure amie ! » Suite à l’insistance de Warqa, sa grand-mère lui explique la raison pour laquelle elle s’oppose à ce mariage.

...Elle explique à Warqa que son père avait un ami avec qui il a décidé de faire des affaires. Son père devait emmener l’argent et l’ami devait apporter ses connaissances techniques. Son père était obligé de vendre la moitié de la terre fertile qu’il possédait. Le propriétaire, M. Hamid, a accepté d’acheter cette moitié à condition que tout le terrain soit enregistré sous son nom. Les 2 amis ont ouvert leur entreprise et travaillaient en tant que gardiens de nuit. La grand-mère raconte : « Un matin, je me suis rendue à l’entreprise de ton père et j’ai vu une foule à l’entrée ainsi qu’une voiture de police garée devant.  Quand je suis entrée dans le bâtiment, j’ai découvert, horrifiée, ton papa allongé par terre, agonisant. Je me suis approchée de lui mais il ne pouvait pas parler. On l’emmena à l’hôpital et en chemin, il a ouvert les yeux, m’a regardé et a donné le nom de son meurtrier : Abdoul Majid Mouhammad Rajie, le père de Dr Miyad. » Warqa est horrifiée en entendant cette histoire. Elle s’écrit : « Oh non ! Ça ne peut pas être son père ! » Sa grand-mère lui explique qu’elle a témoigné au tribunal mais un seul témoin ne constituait pas une preuve suffisante pour condamner M. Rajie. Ce dernier a prouvé aux juges qu’il ne s’était pas rendu à l’entreprise dans la journée du meurtre. Le tribunal a déclaré qu’il s’agissait d’un vol. En effet, de l’argent et des documents importants avaient été volés d’un coffre-fort. La grand-mère continue : « Lorsque j’ai demandé à Dr Miyad quel était son nom de famille, elle a ignoré ma question. Aussi, j’ai demandé à une infirmière qui me l’a donné. Maintenant, es-tu prête à épouser le fils de l’homme qui a tué ton père ? » Warqa répond : « Je ne l’épouserai pas mais je vais toujours être l’amie de Dr Miyad. » Warqa est triste mais elle se dit en elle-même : « Si leur père est un criminel, pourquoi devraient-ils en payer les conséquences ? » Warqa se rend compte que si elle coupe les liens avec Dr Miyad, ce serait une grande perte pour elle. Elle passe une très mauvaise nuit et ne sait pas ce qu’elle doit dire à son amie. Quand elle retourne à l’hôpital le lendemain, elle apprend que sa grand-mère a décidé de quitter l’hôpital le jour même sans avoir eu la permission du docteur. Elle décide alors d’écrire une lettre à Dr Miyad dans laquelle elle explique brièvement qu’elle rencontre des difficultés pour lesquelles elle ne trouve pas de solutions. Elle explique aussi qu’elle ne peut pas se marier avec son frère sans donner de raison précise. Elle demande à Dr Miyad de lui écrire de nouveau si elle la considère toujours comme sa sœur. Elle tend la lettre à une infirmière au moment où elle quitte l’hôpital avec sa grand-mère.

Ce n’est qu’au bout d’une semaine que Warqa reçoit une lettre de son amie. Elle lui explique le choc qu’elle a eu. Elle ne s’attendait pas à ce que son amie s’en aille sans dire au-revoir. Mais elle lui dit qu’elle pourra toujours compter sur elle et qu’elle peut toujours la considérer comme sa sœur. Elle ne lui pose pas de questions sur ces mystères car elle ne veut pas lui faire du mal. Elle pense que Warqa a sûrement de bonnes raisons.

Warqa est très heureuse de la compréhension dont fait preuve son amie. Les 2 jeunes femmes échangent quelques lettres puis décident de se revoir à l’hôpital. Warqa donne rendez-vous à son amie médecin après les cours à l’université et du coup, elle rentre tard le soir. Elle explique à Dr Miyad que c’est sa grand-mère qui s’oppose à son mariage avec Sinad et qu’elle a une bonne raison. Dr Miyad explique qu’elle comprend la situation et promet de ne plus poser de questions à ce sujet. Elle dit à Warqa que cela ne change rien à leur relation. À chacune de leurs entrevues, les 2 jeunes femmes continuent leurs débats religieux.

Un soir, quand Warqa rentre à la maison, sa grand-mère est en colère. Elle lui dit qu’elle sait pertinemment que sa petite-fille continue de fréquenter la fille de l’assassin de son père.

Le lendemain, Warqa rencontre de nouveau Dr Miyad qui remarque que son amie ne va pas bien. Mais Warqa ne dit rien à propos des soucis familiaux qu’elle rencontre et explique à son amie que leurs discussions lui font énormément de bien et lui permettent d’oublier tous ses problèmes.

Ce soir-là, quand Warqa rentre à la maison, elle trouve sa grand-mère encore bouleversée. Elle l’embrasse et lui dit : « S’il te plait, grand-mère, ne m’en veux pas parce que je fréquente Dr Miyad. J’obéirai à tous tes autres souhaits. » À ce moment-là, sa grand-mère lui dit : « Tu m’obéiras concernant toutes les autres choses ? Tu le jures ? » Warqa est sur le point de jurer mais quelque chose l’en empêche et elle dit : « Je ne jure pas, mais je promets. C’est suffisant. » La grand-mère se dit alors : « Elle a promis de m’obéir. Je suis sûre qu’elle acceptera la proposition de son cousin. Il est riche et éduqué même s’il n’est pas religieux. Elle peut le guider sur le droit chemin. Une fois qu’elle sera mariée, elle n’aura plus le temps d’aller voir Dr Miyad. »

Le lendemain, Warqa rencontre Dr Miyad après les cours. Elle lui propose d’aller chez elle parce qu’elle a des choses à faire à la maison.

Lorsque Warqa arrive chez elle, sa grand-mère vient la rejoindre au seuil et lui dit : « Nous avons des invités. Monte et change-toi puis redescends vite nous rejoindre ! » Warqa demande qui est là et la grand-mère explique que c’est M. Mahir, un de ses cousins. Warqa ne veut pas le voir car il est un étranger et un na-mehram. Mais sa grand-mère lui rappelle qu’elle a promis de lui obéir. Suite à l’insistance de sa grand-mère, Warqa se présente au salon et voit M. Mahir et sa mère assis l’un à côté de l’autre. Elle leur fait salam et son cousin se lève et lui propose de s’asseoir à côté d’eux. La jeune fille s’excuse en disant qu’elle a trop de devoirs à faire. Puis elle quitte la pièce. Sa grand-mère est vexée et les invités sont confus. Warqa monte dans sa chambre et éclate en sanglots. Elle se demande comment elle va faire pour sortir de cette situation difficile. Elle ne peut pas accepter d’épouser M. Mahir car il a un mauvais comportement et n’est pas un musulman pratiquant. Elle décide de se battre, peu importe les difficultés qu’elle devra endurer.

Une heure plus tard, la grand-mère de Warqa vient la voir dans sa chambre et lui explique gentiment qu’elle n’a pas agi de manière correcte. Elles ont toutes les deux une discussion sur M. Mahir mais elles ne sont pas d’accord. En effet, la grand-mère pense que Warqa devrait épouser son cousin qui est éduqué et riche même s’il n’est pas religieux. Elle insiste sur tout ce que M. Mahir possède. Elle explique à sa petite-fille qu’en tant qu’épouse, elle le guidera vers le droit chemin et s’il refuse, elle le laissera tranquille. Après tout, elle n’ira pas dans sa tombe ! Warqa ne partage pas son point de vue. Pour elle, épouser M. Mahir signifierait détruire sa vie d’ici-bas ainsi que sa vie éternelle (celle de l’au-delà). Warqa ne comprend pas pourquoi sa grand-mère lui a interdit d’accepter la proposition de Sinad sous prétexte que son père a tué le père de Warqa. Elle trouve que Sinad n’est en rien coupable du crime commis par son père alors que M. Mahir a commis un crime envers son Créateur. Il désobéit à Allah swt et c’est là le plus grand crime !

Quelques jours plus tard, tandis que Warqa est à l’arrêt de bus pour se rendre à l’université, une voiture luxueuse s’arrête près d’elle. M. Mahir descend de la voiture et s’approche de sa cousine. Il lui propose de l’emmener dans sa voiture. Mais Warqa décline poliment l’offre et dès que le bus arrive, elle monte dedans.

Les jours passent et Warqa continuent ses activités : les cours à l’université, la vie de famille avec sa grand-mère et les entrevues et discussions avec Dr Miyad. Cette dernière se rend compte du fait que son amie est perturbée ces derniers temps mais elle n’insiste pas pour en savoir plus. Elle se dit que si Warqa va ressentir le besoin et l’envie de lui parler de ses problèmes, elle le fera. Elles sont toutes les 2 comme des sœurs.

C’est la fin de l’année universitaire et Warqa doit passer ses examens afin de devenir ingénieur. Elle est très occupée par les études et ne rencontre son amie Dr Miyad que de temps en temps.

Au bout de quelques semaines, Warqa est enfin en vacances. Elle vient de décrocher le diplôme d’ingénieur ! Quand elle rentre à la maison, sa grand-mère est toute heureuse. Elle est fière de sa petite-fille. Mais quand Warqa monte dans sa chambre, elle y trouve un grand vase en cristal rempli de superbes fleurs sur la table. À côté du vase, se trouve une petite boîte blanche avec un petit mot : « Pour Warqa, avec beaucoup d’amour…Mahir. »

Warqa se rend compte que le cadeau est sérieux. Elle descend et demande à sa grand-mère qui a déposé le bouquet. La vieille dame explique qu’il s’agit du chauffeur de M. Mahir et elle informe Warqa du fait que M. Mahir et sa maman vont leur rendre visite dans la soirée. Warqa demande à sa grand-mère où se trouve la maison de M. Mahir car elle veut renvoyer le cadeau de son cousin. Sa grand-mère ne comprend pas ! Elle demande à Warqa si elle a vu la bague en diamant qui se trouve à l’intérieur de la petite boîte. Warqa répond qu’elle n’a aucune envie de la voir. Sa grand-mère lui dit que M. Mahir est son cousin et son fiancé. Warqa n’en croit pas ses oreilles ! Elle n’a jamais donné son accord ! Elle est exaspérée !

Dernière partie


La grand-mère de Warqa essaie de persuader sa petite-fille mais en vain.

Ce soir-là, Mahir vient seul. La grand-mère de Warqa l’accueille et essaie de lui parler en toute douceur avant que Warqa n’arrive. Elle lui explique que sa petite-fille est épuisée suite aux examens et qu’elle a besoin d’un peu de temps.

Tout à coup, Warqa arrive dans la pièce. Elle a la petite boîte à bijoux dans sa main. Sa grand-mère craint le pire ! Elle se dit qu’une dispute va bientôt éclater ! Mais Warqa fait salam à son cousin et s’assied sur une chaise située près de la porte. Mahir reste debout. Warqa prend la parole en toute tranquillité : « Merci pour les fleurs ! Elles constituent un beau cadeau de la part d’un cousin…mais je ne peux pas accepter ceci… » Elle lui tend la boîte à bijoux. Mahir est perdu et ne sait quoi dire. Il lui demande des explications. Elle lui dit clairement qu’ils sont cousins et rien de plus. Mahir lui demande pourquoi elle refuse de l’épouser. Ils ont alors une petite discussion dans laquelle ils échangent leurs points de vue sur la vie. Ils ont chacun un point de vue opposé sur la finalité de la vie et sur l’objectif du mariage ! Warqa explique à son cousin que s’ils diffèrent tant du point de vue idéologique, ils ne peuvent pas être d’accord d’un point de vue émotionnel.

Pour mettre fin à la discussion, la grand-mère de Warqa lui demande de monter dans sa chambre. Puis, elle s’excuse auprès de M. Mahir. Ce dernier est encore plus attiré par sa cousine étant donné qu’elle essaie de lui résister à lui ainsi qu’à sa richesse. Il se dit en lui-même qu’il fera tout son possible pour avoir cette jeune fille bornée. Et s’il n’y arrive pas, il va détruire sa réputation pour que personne ne l’épouse.

Le lendemain, Warqa se sent mieux car elle estime qu’elle a mis fin à cette histoire en expliquant clairement à son cousin les raisons de son refus. Elle est de bonne humeur. Elle sort pour rencontrer son amie Dr Miyad mais cette dernière est occupée par un cas urgent. Quand elle rentre à la maison, elle voit sa grand-mère à la porte. Elle lui demande de monter dans sa chambre et de ne pas faire de bruit. Warqa ne comprend pas ce qui perturbe autant sa grand-mère. Au bout d’une heure, elle entend la porte d’entrée se fermer et sa grand-mère l’appelle. Elle voit sa grand-mère très anxieuse. Quand Warqa lui demande ce qui s’est passé, elle explique : « C’est M. Hamid qui était là. Il veut récupérer son terrain. Et nous n’avons pas de documents pour prouver que nous avons déjà payé notre dette car, comme tu le sais, tous les documents ont été volés. Il dit qu’il a fait preuve de beaucoup de patience durant toutes ces années et qu’il attendait que tu finisses tes études. Maintenant, il veut son argent, sauf si… » Warqa est très inquiète. Elle est impatiente d’entendre la suite. « Sauf si quoi, grand-mère ? » demande-t-elle. « Sauf si tu acceptes d’épouser son fils. Dans ce cas, il nous rendra notre terrain et la maison » répond la grand-mère. « Qu’est-ce que tu lui as répondu ? » demande Warqa. « Allah m’a aidé à lui donner la bonne réponse. Je lui ai dit que tu es déjà fiancé, comme ça il n’insiste pas là-dessus. » Warqa réplique : « Mais comment as-tu pu lui dire cela ? Il se rendra compte que ce n’est pas vrai ! » Sa grand-mère lui dit alors : « Justement, tu dois donner ton accord à M. Mahir le plus tôt possible. De toute façon, ton cousin est de loin meilleur que le fils du propriétaire qui est un coureur de jupons et n’a aucune morale. »

Warqa reste silencieuse pendant un moment. Puis, elle dit : « Je ne vais pas me marier à Mahir. Laisse M. Hamid prendre tout ce qu’il veut. Je ne veux ni le terrain, ni la maison. Je sacrifierai tout pour ma religion ! » La grand-mère de Warqa est très en colère. Elle l’insulte et lui traite de tous les noms. Warqa essaie de la calmer puis monte dans sa chambre où elle s’allonge sur son lit, épuisée et désespérée.

Le lendemain, contrairement à son habitude, Warqa ne descend pas. Sa grand-mère pense qu’elle est encore en train de dormir. Au bout de quelques temps, quand elle voit que sa petite-fille ne vient toujours pas, elle décide de monter dans sa chambre pour la réveiller. Elle est sous un état de choc quand elle aperçoit que la main de Warqa est toute chaude et que sa petite-fille a une respiration très bizarre. Elle se rend compte que Warqa est très malade. Elle ne sait pas vers qui se tourner donc elle appelle M. Mahir et lui demande d’appeler un médecin de toute urgence. M. Mahir est très occupé avec des clients au bureau et il est indifférent à la demande de la grand-mère de Warqa. Il lui demande de patienter et de le rappeler si les choses ne s’améliorent pas d’ici l’après-midi. La grand-mère est très déçue. Elle essaie des remèdes naturels, sans succès. Comme l’état de santé de Warqa s’empire, elle rappelle M. Mahir mais on lui répond qu’il est parti à l’extérieur de la ville pour ses affaires et qu’il ne rentrera que le lendemain. Ne sachant que faire, la vieille dame récite des versets du Saint-Qouran et prie au chevet de sa petite-fille.

La nuit tombe et l’état de santé de Warqa s’aggrave. Sa grand-mère est désarmée. Elle se maudit et dit : « J’ai tué ma petite-fille de mes propres mains ! Je dois faire quelque chose pour la sauver ! »

Elle appelle alors à l’hôpital et demande à parler à Dr Miyad. L’infirmière lui répond qu’elle s’est endormie mais la grand-mère de Warqa insiste et lui dit que c’est urgent. La vieille dame explique la situation à Dr Miyad qui promet de venir tout de suite. Un instant plus tard, on frappe à la porte. La vieille dame oublie la haine qui se trouve dans son cœur et accueille Dr Miyad chez elle. En examinant Warqa, Dr Miyad est très inquiète. Elle explique que son état de santé est grave et qu’elle a besoin d’aide. La grand-mère lui demande comment elle pourra trouver un autre médecin pour l’assister à cette heure tardive de la nuit. Dr Miyad répond que son frère est dans la voiture et si la grand-mère lui donne l’autorisation, elle peut l’appeler. Les 2 médecins décident d’emmener Warqa à l’hôpital. Dr Miyad promet à la grand-mère de s’occuper de son amie et lui propose de rester chez elle. Elle la rassure en lui disant qu’elle lui donnera des nouvelles de sa petite-fille par téléphone.

Warqa répond bien au traitement mais elle est toujours inconsciente. Dr Miyad et son frère se trouvent auprès du lit de Warqa lorsqu’ils l’entendent murmurer : « Ce n’est pas possible que leur père soit un meurtrier…oh, Miyad ne peut pas être la fille d’un assassin…s’il te plait grand-mère, demande à cet homme stupide, Mahir de s’en aller…laisse-les prendre la maison…comment est-ce que je peux refuser son frère, je ne l’ai vu que deux fois…je ne veux pas… »

Dr Miyad est toute pâle et se tourne vers son frère : « Tu as entendu ce qu’elle a dit ? Il semble qu’il y ait une raison derrière son refus…Laissons-la retrouver sa santé puis nous allons essayer d’en savoir plus… »

Deux jours plus tard, Warqa se sent mieux et ré-ouvre les yeux. Elle est heureuse de voir son amie Dr Miyad près d’elle. Elle demande des nouvelles de sa grand-mère. Dr Miyad veut quitter la chambre pour aller téléphoner la grand-mère et lui dire que sa petite-fille va mieux et la réclame. À ce moment-là, la porte de la chambre s’ouvre : c’est la grand-mère de Warqa ! Les 2 jeunes femmes sont étonnées et se demandent comment elle a fait pour venir jusqu’à l’hôpital. Elle explique que c’est Sinad, le frère de Dr Miyad qui l’a emmené.

Quelques instants plus tard, Dr Miyad est partie, laissant la grand-mère et sa petite-fille seules. La vieille dame raconte tout ce qui s’est passé à Warqa. Elle lui explique que Mahir s’est montré complètement indifférent. Elle lui raconte comment Dr Miyad et son frère l’ont sauvée. Warqa lui dit alors : « Tu vois la différence entre leur comportement et celui de M. Mahir maintenant ! » La grand-mère avoue : « Dr Miyad et son frère constituent de bons exemples de personnes gentilles et compatissantes. Quant à M. Mahir, il a montré son vrai visage. Mais… » Warqa devine ce que sa grand-mère est sur le point de dire, mais elle se tourne vers Allah swt pour l’aider.

Le lendemain matin, Dr Miyad vient et est heureuse de voir que Warqa va bien mieux. Elle propose à la grand-mère de se reposer pendant qu’elle s’assiéra auprès de la jeune femme. Elle accepte la proposition et s’allonge sur le sofa, son visage face au mur.

Warqa remercie Dr Miyad pour tout ce qu’elle a fait. « Tu m’as rendu un grand service à 2 reprises : par rapport à ma foi et par rapport à ma santé. Merci ma chère sœur ! » À ce moment-là, Dr Miyad lui dit : « Tu m’appelles "ma sœur" mais tu ne connais pas les détails concernant ma vie. » Puis elle se met à raconter son histoire : « Sinad et moi sommes jumeaux mais il m’a devancé dans les études car j’étais devenue très malade pendant 3 ans durant mon enfance et c’est comme ça que j’ai pris du retard. Notre vrai papa est décédé dans un accident de voiture, un mois avant notre naissance. Aussi nous sommes nés orphelins… » La grand-mère de Warqa se retourne pour mieux entendre. Dr Miyad poursuit : « Mon père, Abdoul Razzaq était pauvre mais vertueux. Ma mère l’a épousé après avoir refusé la main d’un de ses cousins riches qui n’était pas religieux. Ma mère était belle et riche. Quand mon père est décédé, elle a beaucoup souffert. Le cousin riche et sa mère étaient auprès d’elle pour l’aider et au bout de quelques mois, sa mère a persuadé ma mère d’épouser son fils. Elle a d’abord refusé mais le jeune cousin a promis de bien se comporter et de s’occuper de sa petite famille, c’est-à-dire de nous. Il a fait preuve de gentillesse et de compassion jusqu’à ce que ma mère finisse par l’épouser. Ensuite, quand elle a découvert qu’il nous avait mis sous son nom de famille, elle s’est mise en colère et est retournée chez son père. Mais son mari l’a forcé à retourner vivre chez lui. Nous avons grandi en pensant que c’était notre vrai père. Nous étions surpris de voir combien il était cruel envers nous. Il était très méchant. Il ne laissait jamais ma mère s’exprimer. Il avait toujours le dernier mot. Il dépensait sa fortune comme bon lui semblait. Ma mère souffrait beaucoup. Elle est décédée il y a quelques années. Quand nous étions assez grands, notre beau-père nous a révélé la vérité concernant notre vrai père et il nous a même donné des preuves. Notre beau-père est décédé il y a 2 ans et nous avons trouvé dans une boîte privée, une lettre officielle dans laquelle il confessait que nous n’étions pas ses enfants à lui. Peut-être qu’il ne voulait pas que nous héritions de sa fortune qu’il a acquis en trichant et en volant…Quoi qu’il en soit, son testament nous a permis de reprendre le nom de famille de notre vrai père. Voilà, tu connais toute mon histoire maintenant ! »

« Oh oui ! Comme je suis heureuse de te trouver ! » s’exclama Warqa, joyeuse.



Source : http://islamicmobility.com/pdf/Encounter%20at%20the%20Hospital.pdf

Compte-rendu et traduction : http://www.shia974.fr

 

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